Un dimanche soir de décembre 2009, un mouvement du bras me réveille instantanément !
Douleur, intolérable aux deux clavicules en même temps. C’est totalement intérieur et tellement fort que j’ai mal à en pleurer, quelle que soit la position que je prends !
Le réveil me dit qu’il est un peu plus de minuit, et qu’en
fait j’ai dormi juste une heure …
Je réalise aussi qu’il en reste six avant que ma journée ne commence pour de bon ! Pour de bon ? Je ne sais pas si c’est le bon mot ! Ça va être long !
En fait, ma journée a déjà commencé avec cette souffrance lancinante, insupportable, qui me vrille les deux épaules. Les larmes coulent toutes seules. La solution « antalgique » s’impose d’elle-même tellement c’est violent.
J’alterne les temps de somnolence hébétée avec d’autres réveils, brutaux, occasionnés par la douleur, jusqu’au moment de me mettre en route pour aller bosser.
Sur place, la médecin du travail m’envoie immédiatement chez une « rhumato » qui, quelques radios plus tard, me montre la cause de cette souffrance insupportable : de minuscules fragments de l’articulation qui se baladent dans la cavité synoviale.
Bien que ce ne soit pas « mon truc », je capitule et j’ai droit à une infiltration dans chaque articulation et à un soulagement immédiat ! Ouf ! Ce qui me laisse endolori et soulagé, mais surtout perplexe : D’où sort un tel malaise, aussi soudain, et ultra-violent ?
Quelques heures plus tard, la cause de ce « trauma » va me sauter à la figure !
Comment ai-je pu occulter le lien avec l’épisode survenu quelques jours plus tôt ?
Une discussion informelle avec ma directrice générale, un matin sur le trottoir … Je lui explique ma joie de mettre à profit le plan social qui affecte l’entreprise pour créer ma boîte, prolongement naturel de ma formation de Coach. Je vais donc partir de cette « maison » dans quelques mois tout au plus … Au moment de la quitter, je conclus par un « Et puis, tu sais, dans le pire des cas … Si je ne partais pas, je ne pleurerais pas … La maison est bonne ! ».
Moyennant quoi, le mardi suivant, j’attends fébrilement la fin de la commission paritaire et l’appel des syndicats ... Lorsque le téléphone sonne, le ciel me tombe sur la tête : ‘’Tu aurais pu nous dire que tu ne voulais plus partir ! La DG nous l’a dit.’’
Je suis atterré, sonné, tous mes espoirs, mes efforts, envolés d’un seul coup du sort ! Pourquoi ai-je prononcé cette phrase de trop ? Parce qu’il est certain que ça vient de là !
Je fais alors comme on m’a appris, : « Tu as fait une erreur, tu assumes, tu encaisses, sans rechigner ni contester ! C’est de ta faute … ». Sans même réfléchir aux incohérences de cette situation qui sont autant de voies de recours et de contestation possibles, j’obéis et je la ferme !
Avec un constat : Je ne me suis pas suffisamment pris
en compte, je ne me suis pas épaulé et mes épaules me l’ont fait savoir !
Les mois suivants sont une longue suite de mornes journées interminables, j’ai perdu la niaque et l’enthousiasme. Je vois surtout les regards narquois de certains de mes collègues qui ne sont, peut-être pas fâchés de ma mésaventure.
Je ronge mon frein, je patiente tout en continuant à faire des choses : mon mémoire de formation rendu et ma Certification de Coach réussie marquent une étape importante.
J’écris aussi, régulièrement, des mails à la DRH pour demander que mon cas soit revu. De ce côté, rien n’aboutit … Silence radio !
Je poursuis également mes formations avec, en juin, une session consacrée au Coaching d’Equipe, validée, et ensuite un nouveau mail à la DRH … Sans plus de résultat !
Mi- Juillet 2010, faute de mieux côté départs, je fais cette fois un stage de PNL (Programmation Neuro Linguistique), d’une semaine avec maformatrice au Coaching.
Six jours intensifs au cours desquels nous allons expérimenter une grande variété d’outils et de protocoles, des fondamentaux jusqu’au Maître Praticien.
D’office, je travaille chacun d’eux avec un objectif unique : Je veux avoir quitté la société dans le cadre du plan de départs avant le 31 décembre 2010 !
Le samedi soir, fin des cours, je regagne mon « chez moi » totalement exténué tant l’effort et l’attention ont été intenses, les « remontées d’émotions » aussi d’ailleurs !
Le lundi suivant, de retour au travail, en début de matinée, la première personne qui s’encadre dans la porte de mon bureau est une collègue qui était concernée par le plan de départ. « Bruno, tu as deux minutes ? … J’ai une info pour toi ! Je devais partir, tu le sais ? Et je bataille depuis des mois pour rester ! Ils viennent de me dire OK, il y a donc une place qui se libère, pour toi si tu veux la prendre … Et tout de suite ! Je ne t’ai rien dit, bien sûr … ».
Instantanément, j’envoie un mail à la Directrice des Ressources Humaines. J’ai un retour immédiat : « Peux-tu m’appeler maintenant, stp ? ».
Ce que je fais. Elle me confirme qu’une place se libère et que mon dossier sera sur le dessus de la pile lors de la prochaine commission paritaire, quelques jours plus tard.
Cette fois, ça a bien lieu à la date prévue ! Et sans interférence négative !
Soulagement, larmes, joie, c’est un peu tout ça en vrac … Et aussi ce constat : Waouh …. J’ai passé six jours à bosser intensément sur cet objectif avec mes outils de PNL et j’obtiens le résultat espéré quasiment dans la foulée !
Instinctivement je fais le lien entre les deux … La PNL, une idée à « creuser » … À suivre …
Ensuite, retour au concret. À quelle date est-il cohérent que je quitte mon service ? Service que j’ai créé vingt ans plus tôt et qui existe toujours actuellement.
Les congés d’été sont tous posés donc pas de départ immédiat ! La date du 30 septembre est fixée d’un commun accord avec ma hiérarchie.
Le 1er octobre, me voilà « libre comme l’air, plutôt comme Allaire ! ».
S’en suit l’accompagnement de mon projet professionnel, par un cabinet spécialisé, pendant neuf mois. Temps de gestation nécessaire pour tout bébé ! Ce qui m’amène en juillet 2011 à créer ma première boîte : AllaireBrunoCoaching –ABC, dont le sigle et la logique alphabétique me sont venus comme une évidence.
Logique dont je me servirai beaucoup par la suite pour aider ma clientèle à se réapproprier la façon de mettre ses pensées en mots et ceux-ci en communication utile et efficace.
Les étapes sont celles de tout créateur d’entreprise : forme juridique et assujettissement fiscal, plan d’affaires (business plan en français), comptabilité, étude de sa clientèle cible, prospection, etc. …
Que tout ça me paraît bien formel et formaté, alors que j’ai seulement en tête de ‘’Coacher’’, mon cœur de métier, métier de mon cœur !
Or, tout cela est absolument indispensable, je m’en rendrai compte par la suite, au fur et à mesure des mois d’exercice et de découvertes de ce parcours d’entrepreneur, riche et aléatoire à la fois !
Le plan de départ rend les conditions matérielles de ma transition très « douces ». J’ai beaucoup de chance par rapport à la majorité de ceux qui se lancent « sans filet ». Le mien a des mailles solides !
J’en profite pour enrichir et étendre mes connaissances. Je mets en place le financement d’une formation intrinsèque à la PNL, sur les deux années à venir, dans une école parisienne.
En novembre 2011, les mois de chômage prennent le relais du solde de tout compte sur lequel je vivais jusque-là. J’entame le parcours PNL tout en recevant mes premiers clients, en découvrant comment prospecter dans un salon du Bien-Être, en animant des conférences … Toutes choses auxquelles je n’ai jamais été formé. C’est motivant au possible …
Par la suite, je suis officiellement « retraité » en février 2012 et particulièrement actif, plus parfois que lorsque j’étais salarié. Je vérifie chaque jour que le vocabulaire est essentiel, voire le vocabuAllaire, ma méthode à moi.
Je suis passé d’un travail salarié à une activité choisie en libéral, ça change tout, même si la seconde est parfois plus « astreignante » que le premier !
Et c’est beaucoup plus tard, vraiment beaucoup plus tard,
que je prends conscience d’un élément-clé …
Cet épisode de décembre 2009, qui m’a été si douloureux physiquement et moralement, a eu une conséquence inattendue et bénéfique !
Ces quelques mois d’attente forcée ont généré un délai qui m’a permis d’enchaîner, pratiquement en continuité, une période sécurisée de salarié avec une autre période sécurisée de retraité cette fois …
Il m’apparaît alors comme une évidence que si j’étais parti comme prévu à l’origine, les conditions eussent été totalement différentes … Voires susceptibles de me faire reconsidérer mon choix …
Cette contrainte était en fait un cadeau à plusieurs niveaux :
La communication est un rouage essentiel de nos existences. Il y a lieu, si nécessaire, de vérifier ce que l’interlocuteur a compris de notre propos … Pour éviter les quiproquos …
Et plutôt que de demander pourquoi les choses arrivent, mieux vaut se poser la question « Qu’est-ce qui fait que ça se produit ? », « Que puis-je en apprendre ? », « Quelle est ma part de responsabilité ? » …
Derrière la frustration engendrée de ne pas avoir obtenu ce que l’on veut, il y a un bénéfice caché ! La vie est parfois très taquine…
Ce sont ces éléments et d’autres encore que la PNL m’a permis de découvrir que je souhaite vous partager.
Et ce n’est pas tout, j’ai aussi réalisé que la même chose, dans un autre contexte, s’était déjà produite quarante ans plus tôt, avec une pénitence de sept ans. Mais ça, c’est une autre histoire …
Maintenant, je suis outillé pour m’épauler en toute circonstance, communiquer avec les bons mots … Je choisis mes mots pour m’éviter des maux !
Bruno ALLAIRE
Coach & Praticien PNL
Référent DYNAMIC